CMMSG

Repères historiques du CMMSG

Une ouverture sur son environnement depuis ses débuts et un souci d’autonomisation des ressources marocaines dans le domaine.

L’idée de la création du CMMSR / CMMSG remonte au début des années soixante. En 1967, le nombre des adhérents s’élevait à 108 dont 83 personnes physiques (à peine 30% d’ingénieurs marocains). Son secrétariat est depuis sa genèse assuré par le LPEE.

Après sa constitution en 2010, le CMMSG adhère à la Société Internationale de Mécanique des Sols et de Géotechnique, SIMSGE, ce qui lui a permis de participer à de nombreux travaux à travers ses Comités Techniques.

Une vocation maghrébine, africaine et internationale

Entre 1997 et 2001, le CMMSG a assuré la Vice-présidence de cette Association Internationale pour l’Afrique et en décembre 2003, il a organisé à Marrakech la 13ème Conférence Régionale pour l’Afrique.

Par ailleurs, en 1995, le CMMSG a organisé les journées Franco-Marocaines de Géotechnique à Marrakech et enfin, il a été à l’origine de la création du CTGA (Comité Transnational de Géotechnique pour l’Afrique) qui regroupe tous les pays africains parlant français. A cette époque et même avant, la politique du Maroc indépendant concernait, en tout premier lieu, la formation des futurs cadres, en particulier celle des ingénieurs, destinés à prendre les postes techniques de responsabilité au sein des départements ministériels.

Le LPEE, partenaire et écrin des formations des premiers géotechniciens marocains

Ainsi, le Ministère des Travaux et ses départements tels que la Direction de l’Hydraulique, le LPEE et autres, recevaient les jeunes ingénieurs fraichement formés dans les écoles étrangères puis dans les écoles marocaines.

Le LPEE connaissait alors des activités de plus en plus intenses, en raison des nombreux chantiers ouverts (barrages, routes, ouvrages d’art…etc.) et ses dirigeants de l’époque, en l’occurrence le professeur Jean Delarue et Marcel Mariotti prenaient en charge la formation des premiers géotechniciens marocains. Cette formation basée essentiellement sur le travail quotidien au laboratoire et sur les chantiers, était complétée par des séminaires régulièrement organisés par le LPEE qui, de par ses relations étroites qu’il entretenait avec le LCPC et surtout le CEBTP, faisait souvent appel à d’éminents géotechniciens, praticiens et spécialistes de la géotechnique étrangers, pour animer ces conférences.

La grande salle de conférence du LPEE connaissait alors un engouement sans précédent où les ingénieurs du secteur BTP, avides d’apprendre et d’approfondir leurs connaissances, venaient nombreux pour écouter et participer activement aux débats sur les différents problèmes de la géotechnique.

Avec son arrivée à la tête du LPEE en 1973, Monsieur Ahmed HAKIMI qui a eu le mérite d’avoir marocanisé les cadres du Laboratoire, développé et diversifié ses activités et donné au LPEE la structure et la dimension qu’il connait aujourd’hui, cette ambiance de formation technique et scientifique s’est intensifiée et elle a amplement profité à bon nombre d’ingénieurs marocains des secteurs de travaux publics et de génie civil.

Le CMMSG, les formations comme levier de renforcement des capacités techniques des ingénieurs

Et c’est justement là l’objectif principal du Comité depuis sa naissance : séminaires de formation, échange de connaissances, partage des résultats des expériences vécues…etc.

Aujourd’hui après une longue période de répit, le CMMSG a repris ses activités en orientant ses actions essentiellement vers la formation des jeunes ingénieurs dont la plupart est en charge entre autres de projets d’infrastructures autoroutières et ferroviaires où les problèmes de géotechnique deviennent leurs soucis quotidien.

Le CMMSG, l’ère des partenariats constructifs

En parallèle, le comité avait décidé de s’ouvrir vers l’extérieur en reprenant d’abord contact avec le Comité Français de Mécanique des Sols, puis avec nos collègues tunisiens et algériens, pour renforcer les échanges en matière de géotechnique. Ces contacts ont abouti à la création du Groupe Maghrébin de Géotechnique à Casablanca, à l’occasion de la tenue, en novembre 2009, du Colloque sur le « Développement de la Géotechnique au Maghreb » avec la participation des représentants de la Tunisie, de l’Algérie et des membres du CFMS, des personnalités influentes dans le domaine de la géotechnique ainsi que des spécialistes de l’Afrique subsaharienne.

Dans ce cadre, le Comité Maghébin de Géotechnique a déjà à son actif quatre Conférences Maghrébines de Géotechnique qui ont eu lieu en 2010 à Tunis et en 2011 à Rabat, Novembre 2013 à Alger, Novembre 2014 à Soussa et a permis l’établissement des rapports d’échange de connaissances et d’expériences entre les spécialistes et praticiens maghrébins.

La géologie du Maroc, une complexité qui aiguise les compétences géotechniques

Le Maroc est connu par sa géologie complexe, en particulier dans le Nord où l’on rencontre des formations très évolutives et érodables telles que les schistes et les marnes.

Aussi, dès le début des réalisations d’infrastructures au Nord, à l’Est et au Centre du pays, les ingénieurs géotechniciens ont été confrontés à d’énormes problèmes des glissements (ou) (d’instabilité) des terrains et leur stabilisation. En traitant ces problèmes, les divers intervenants dans les projets d’infrastructures routières, autoroutières, ferroviaires ont, depuis les années quatre-vingts, acquis une expérience importante. Durant cette période, le Maroc a assuré une souveraineté technologique en terme de stabilisation des versants et développé une ingénierie nationale qui a conduit de nombreux projets parfois complexes du point de vue géotechnique.

Par ailleurs, certaines régions sont réputées par des sols gonflants,  causes de plusieurs désordres, en particulier dans les constructions légères. Dans ce cadre, le Maroc a entamé les premières recherches dès les années cinquante et une publication a été faite à l’occasion de la tenue du Congrès Mondial de Géotechnique en 1956. Ces recherches ont abouti à des recommandations, publiées en France concernant les fondations sur les sols gonflants, connues à l’échelle mondiale. C’est dire que le Maroc dispose d’une ingénierie géotechnique expérimentée, surtout pour ce genre de sols.

Cependant, il y a encore des recherches et des expérimentations à faire sur beaucoup de problèmes posés par la nature des sols.

Il existe  en Europe ce qu’on appelle les Eurocodes qui constituent un ensemble de règles en matière d’investigations, d’études géotechniques et de calcul de fondations des ouvrages. Ces Eurocodes sont applicables dans la plupart des pays européens.

Le CMMSG, un acteur contribuant à l’évolution de la règlementation nationale dans le domaine

« L’ambition du CMMSG est de consolider, pour le Maroc, des règles ou guides de géotechnique, à respecter dans tout projet de construction. Ceci demande beaucoup d’effort et de recherche et surtout un consensus de tous les intervenants avant de le soumettre à l’approbation des pouvoirs publics pour, éventuellement, en faire une loi opposable.  De tels guides permettra d’éviter des risques qui pourraient éventuellement subvenir pendant ou après la construction d’ouvrages, bâtiments ou autres, là où il y a absence d’études préalables de sols. »